je suis ravie. Folle de joie ou presque : pourvu que ça dure.
Disons que j'ai attends mon but : qui était der eprednre le contrôle d'une situation perdue depuis longtemps.
J'ai d'exécrables rapports depuis longtemps avec mes parents et ma soeur. Or, fatiguée de cette situation, j'avais décidé de jeter l'éponge.
je résume : mes parents sont des gens vieillots, traditionnels, pour lesquels j'ai au fil du temps perdu tout respect. Ils m'ont élévé en nous donnant certaines "valeurs", comme on dit, que ma soeur envoie balader par dessus les moulins, sans aucune vergogne. Depuis des années, je suis choquée par sa paresse, sa malhonnêteté intellectuelle, les problèmes qu'elle crée partout où elle passe et à chaque "histoire", je vois avec une évidence absolue le rôle de fouteuse de merde de ma soeur.Et depuis très longtemps, lorsque mes parents me font les récits des problèmes de ma soeur, je tente de raisonner en leur prouvant qu'elle ment et manipule.
Ça a commencé au collège, et ma soeur a maintenant 32 ans. C'est trop long de tout raconter, mais ça a commencé par des histoires d'enseignants qui la détestaient, la méprisaient, lui pourrissaient la vie, mes parents l'ont changé d'école, presque chaque année... Alors qu'elle n'étudiait pas, ne faisait pas ses devoirs, mentaient aux profs...
Certains jours je demandais à maman de demander à ma soeur de lui montrer concrètement les notes prises en cours, et les devoirs à faire ; ma soeur revenait avec des cahiers vides, en fin d'année elle n'avait plus de cahiers... Soit ma mère refusait d'aller persécuter ma soeur, soit, quand de temps en temps elle avait un doute, ma soeur lui donnait des explications que ma mère gobait...
Du coup ma soeur me détestait, vu que j'étais "contre elle". C'était son expression : tu es toujours "contre moi". A son tour elle demandait à mes parents de vérifier mes propres cahiers, et moi comme une andouille je les montrais, pour prouver que moi j'avas des cahiers, j'allais en cours, et du coup ils s'y mettaient à trois pour critiquer mon écriture, ou dire que je travaillais peu. Je m'énervais, parlais de mes notes, et demandais à ma soeur de produire ses cahiers.
Mes notes étaient dues au fait que (tout en ne foutant rien) j'étais sensée être "douée pour les études". (mais enf ait je travaillais, mais mes parents ne le voyaient pas - je rentre trop dans les détails mais par exemple je passais beaucoup de temps en bibliothèque car mes aprents m'emmerdaient, et ils ne parvenaient pas, même si je leur disais, à comprendre qu'au lycée, en trois heures de bibliothèque tu abats beaucoup de travail - du coup je rentrais et ils me voyaient lire).
Je ne rentre pas dans les détails ça serait trop long mais ça s'est poursuivi toute la vie, jusqu'à il y a peu.
Comme ma soeur vit en vase clos dans ma famille (elle n'a pas d'amis - elle se fait des amis, mais peu, et se dispute toujours avec eux), ça ne se voit pas. Ma famille est repliée sur elle même, et moi, j'ai un pied dedans et un autre dehors, avec des gens normaux : mais sans connection.
Au fil du temps, démonter les mensonges de ma soeur me fatigue...
J'ai donc commencé par éviter simplement d'en parler.
Et puis dernièrement j'ai eu une idée : faire le contraire, adhérer à ses mensonges. En fait, on a eu une période de brouille froide, durant laquelle je n'avais plus d'infos sur elle (ou très peu). Depuis, mes parents étant de plus en plus vieux, j'ai cessé d'avoir envie de raisonner pour les convaincre.
Ça les a toujours fait chier, mais là j'ai senti qu'ils me prenaient sérieusement en grippe : écouter ma soeur et la croire est, si je puis dire, ergonomique. Il suffit de faire Oh la la et Ah mon dieu et tout roule, ma soeur est gentille, elle leur parle, elle les voit peu mais elle les appelle...
Alors que moi je parle, j'argumente, je veux tout démonter....
Et ils ont 78 ans, et ils veulent encore moins qu'avant.
Bref, j'ai donc fait moi aussi oh et ah quand ils me donnaient de nouvelles (rares) de ma soeur. rares, pour ne pas que je la critique.
Il y a trois ans j'ai décidé de faire semblant de croire tout ce que disait ma soeur.
Tout.
Peu à peu, comme je ne prenais plus le contre pied de ce qu'ils me disaient sur elle, ils m'ont donné plus d'infos. Puis elle m'a rappelé.
Elle a un copain, un homme merveilleux, exceptionnel, un surdoué, il l'aime.
Puis : son copain est un malade, un pervers manipulateur, il veut la rendre folle elle doit le convaincre de se soigner mais n'y parvient pas. Pendant cette période, mes parents étaient très angoissés. Ils avaient peur pour elle. Ils lui ont même suggéré de le quitter. Moi, je suis restée en retrait et n'ai rien dit pour ou contre son copain (je suis persuadée qu'il est aussi cinglé qu'elle). Elle l'a remarqué et ça lui a plu.
Elle leur a fait la tête et puis avec son copain tout s'est arrangé il a accepté de se soigner. Mais elle leur en parle moins et m'a incidemment fait remarquer que les parents vieillissaient et qu'elle ne pouvait plus tout leur dire, car ils ne se rendaient pas compte.
Du coup , c'est moi qui ai le récit des aléas de sa vie de couple. Son copain a essayé de se suicider en se sautant par la fenêtre. Il faut savoir qu'ils habitent au rez de chaussée, j'ai réussi à ne pas éclater de rire quand elle m'a raconté la scène : il a ouvert les volets en criant : je vais sauter, elle s'est jeté à ses pieds, il a pleuré, ils se sont réconciliés.
Il retourne les psy contre elle, et elle me le raconte, c'est à dire qu'elle va voir les psy pour qu'ils disent à son copain de passer l'aspi et quand il est chez eux il leur dit : mais je passerai l'aspi si elle nettoie la cuisine. Du coup, les psy disent qu'ils doivent tous les deux faire un effort et elle est ulcérée. C'est ça qu'elle appelle "retourner les psy contre moi".
Si je suis contente c'est que (mais je dois y aller, aie) nous avons franchi un nouveau pas dans les confidences qu'elle me fait : elle m'a parlé de Céline.
J'ai trop écrit je dois bosser mais je sais que si elle parle de Céline c'est gagné : elle a confiance en moi.
J'ai réussi : ça m'a pris trois ans mais j'ai établi une communication avec ma soeur. Le problème, c'est que mon point de vue sur elle n'a pas changé....